Leadership en MSP

Le leader d’une équipe de professionnel de santé est l’une des pièces principales de l’édifice. Sans un tel pilote, peu de projets aboutissent.

Dans le meilleur des cas, le leader prend « naturellement » son rôle. Il s’agit soit d’un médecin généraliste, ou d’un autre professionnel de santé. Il doit être suffisamment convaincu par le projet pour y consacrer du temps et de l’énergie, et amener les autres professionnels à le suivre. Il doit posséder de bonnes qualités d’écoute et de communication, et doit être capable de donner du sens au projet en tenant compte des attentes de chacun des participants.

Les projets aboutissent d’autant mieux qu’ils sont pilotés par un leader ayant développé un savoir-faire dans les fonctions opératoires comme dans les fonctions socio-affectives. Dans les fonctions opératoires, son rôle est non seulement de communiquer avec l’équipe mais aussi de faciliter le dialogue entre les uns et les autres. Il doit s’assurer de la circulation de l’information dans le groupe. Le leader est habituellement celui qui planifie le projet et sait l’expliquer aux membres du groupe. Il est aussi souvent celui qui propose ou définit la méthode de travail et de coordination entre les membres. Il organise la prise de décision. La façon d’organiser la prise de décision permet de définir le mode de leadership.

Selon la classification de Jean Maisonneuve, il existe trois modes de leadership : autoritaire, coopératif ou manœuvrier. Le mode coopératif est bien entendu le plus conseillé avec des professionnels libéraux, en dehors d’une hiérarchie quelconque. Dans les fonctions socio-affectives, le leader recherche régulièrement les attentes, les besoins et les soucis de chaque membre de l’équipe.

La connaissance des niveaux de satisfaction ou d’insatisfaction lui permet de faire avancer le projet dans une direction compatible avec les souhaits de chacun, et l’aide à éviter les conflits, voire les abandons. Les qualités et compétences essentielles du leader sont les suivantes :

• il sait communiquer et écouter les autres membres du groupe ;
• il sait donner du sens au projet sur le court, moyen et surtout le long terme en tenant compte des spécificités de chaque catégorie professionnelle ;
• il est cohérent, fiable et convaincant ;
• il sait déléguer, sinon il risque de s’épuiser rapidement ;
• il a une image positive de lui-même et il est capable de recevoir des critiques, voire il les cherche pour se remettre en question et s’améliorer.

Il est rare, pour un leader, de posséder d’emblée toutes ces compétences. Cela ne doit pas l’empêcher de se lancer, quitte à solliciter de l’aide ou à suivre une formation sur les points où il se sent en difficulté. D’autant qu’il doit suivre l’actualité, s’intéresser à l’évolution des métiers, aux perspectives réglementaires en termes de rémunérations, aux relations entre professionnels et ARS.

Il peut être difficile, pour un professionnel, dont le métier premier est le soin, de gérer la dynamique entre professionnels. Le cas échéant, une aide extérieure peut lui être apportée pour progresser dans ce domaine : formation au leadership, assistance au renforcement de la motivation de l’équipe, accompagnement personnalisé ou encore accompagnement de l’équipe. Des associations de formation proposent des séminaires d’analyse de problématique, des sessions de motivation de l’équipe ou des accompagnements personnalisés.

Le leader peut aussi s’appuyer sur un poste de coordination, voire des prestataires de services (consultant, assistance à la maîtrise d’ouvrage, audit du fonctionnement de l’équipe) pour ne pas se noyer dans toutes les tâches à accomplir et se consacrer à ce qu’il maîtrise le mieux.

Compte tenu de l’importance de son rôle dans le projet, le leader peut avoir intérêt à faire contracter à son équipe une assurance « leader » pour éviter des ruptures dans le projet en cas d’absence durable.

A lire : La dynamique des groupes, Jean MAISONNEUVE, Que sais-je, 2018