Fil d’actu du 12 octobre 2024
1. Plan de rigueur sur la santé
Il ne vous aura pas échappé que la France était dans une situation délicate pour ses finances publiques. Ce sont 18 milliards d’euros de déficit annoncés pour la Sécurité sociale en 2024 dont 14,6 pour la seule branche maladie. Nous pouvions avoir des craintes au moment de l’annonce du plan de rigueur que soient visées les innovations et les dotations liées à l’exercice pluriprofessionnel. Ce ne sera pas le cas. Voire l’inverse, puisque notre ministre a cité le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles comme une nécessité. Ouf !
2. L’Institut Montaigne donne des chiffres
L’Institut Montaigne a publié une note « Finances publiques : la fin des illusions ». Après avoir évoqué le déficit des finances publiques et donné des comparaisons à d’autres pays européens, les auteurs proposent des pistes pour 150 Md€ d’économie afin de remédier à cet état inquiétant. Concernant le domaine des soins primaires, sont proposés le renforcement de l’organisation des soins de ville, une meilleure répartition territoriale, le déploiement des génériques, un meilleur suivi et contrôle des prescriptions. Bref, rien de nouveau, mais cette note donne cependant des chiffres comparatifs et des chiffres sur ces économies potentielles qui pourraient vous intéresser.
3. Qu’est-ce qui fait s’installer un jeune médecin ?
Les organisations ReAGJIR, ISANR-MG et ANEMF, représentants les étudiants et internes en médecine générale, ainsi que les jeunes installés ont publié un document sur les motivations prioritaires favorisant l’installation d’un jeune médecin. Vous ne serez pas étonnés d’y trouver le travail en équipe pluriprofessionnelle, la maitrise du temps de travail et la stabilité financière. Comme il l’a déjà été démontré, le document confirme que les incitations financières ne sont pas un des éléments de leur décision.
4. Si vous vous intéressez à la qualité des soins
Vous lirez le rapport d’analyse prospective de la Haute Autorité de Santé. L’HAS propose une réflexion sur la qualité du système de soins. Les composantes suggérées, l’accessibilité étant un pré requis, sont efficacité et coordination, sécurité, système centré sur la personne, temps opportun, équité et efficience. Ce n’est pas loin des critères définis par Charles BOELEN en 2001 dans « Unité pour la Santé » qu’étaient qualité, équité, pertinence et efficience. Le rapport note que « L’exercice coordonné en soins primaires constitue une « douce révolution », dans le cadre de structures de coordination effectrices de soins autour d’une patientèle ». Douce révolution est bien sympathique, mais guère suffisant. Il est noté le nécessaire soutien « aux compétences du travail en équipe, de coordination d’équipes pluriprofessionnelles », ainsi que l’implication du social avec les professionnels du sanitaire. Le rapport insiste enfin sur la nécessaire implication des patients partenaires si l’on vise la qualité des soins.
5. VALLETOUX à la commission des Affaires sociales
Frédéric VALLETOUX, auteur de la fameuse loi Valletoux, a été élu président de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Comme il a été plutôt favorable aux SISA et à la délégation des actes, nous pouvons espérer qu’il restera favorable aux équipes pluriprofessionnelles.
Bien cordialement.