Fil d’actu du 20 septembre 2020
1. Que va apporter cette négociation conventionnelle aux MSP ?
Thomas FATOME, le nouveau Directeur de la CNMATS mène une négociation conventionnelle avec les syndicats médicaux. Répondant à une ITW, il précise le cadre : « L’assurance-maladie va investir sur l’exercice coordonné, les visites auprès des personnes âgées, l’accompagnement de certaines spécialités cliniques et les soins non programmés ». Les MSP connaissent bien l’exercice coordonné. Elles perçoivent des rémunérations pour cette coordination en équipe grâce aux dotations de l’ACI des MSP. Mais rien n’est clair pour une évolution de ce point dans les propos du Directeur, ni d’ailleurs dans la lettre de cadrage du Ministre pour cette négociation. Car il existe toujours une confusion entre coordination d’une équipe autour d’un patient dans une MSP et coordination sur un territoire avec une CPTS. Il est donc bien difficile aujourd’hui de savoir ce qui sortira de positif de cette négociation pour les MSP.
En dehors de la coordination, l’investissement sur les soins non programmés peut paraitre bizarre pour les professionnels des MSP. Travaillant en équipe, ils assurent déjà chaque jour des soins non programmés. Cette question peut se poser pour des professionnels isolés, mais guère pour les MSP qui sont le plus souvent déjà un « Service d’accès aux soins » à elle-seules.
2. Le grand bazar du concept de la coordination des soins
Certains professionnels de santé sont arc boutés sur des modèles organisationnels qui avaient bien répondu aux soucis du XXème siècle mais inadapté au XXIème siècle. Ils en arrivent parfois à proposer n’importe quoi pour échapper à une modernisation qu’ils redoutent. Deux nouveaux exemples sont apparus ces derniers jours.
La FSPF, syndicat des pharmacien vient d’inventer un nouveau concept : l’équipe coordonnée traitante (ECT) qui « permettrait à des professionnels naturellement liés de travailler en équipe dans le cadre de priorités ou protocoles nationaux (entorse, retour à domicile, cystite…) ». Vous imaginez le délire de la journée de travail… Pour chaque patient, une équipe différente. Ce serait rigolo de proposer cela aux équipes hospitalières : les patients choisiront leur infirmière, leur aide-soignante et leur médecin spécialiste au sein de l’hôpital… Ce n’est pas sérieux, car nous savons bien que la complexité croissante des soins primaires nécessite un travail en équipe dans une unité de soins. En ville comme à l’hôpital.
L’UNPS, Union Nationale des Professions de Santé, ayant élu à sa tête un médecin connu pour son conservatisme bon crin répond à un journaliste à propos de ce qu’il estime être son plus gros chantier : « La coordination. Depuis de nombreuses années, on incite à des regroupements, dans des centres de santé, des maisons de santé pluridisciplinaires, des communautés professionnelles territoriales de santé. Ça a des effets pervers, ça participe à la désertification du territoire ». Bref, il n’a pas honte de dire exactement le contraire de ce qui a été démontré par les études de l’IRDES.
A force de freiner sur de nouveaux modèles organisationnels, ces professionnels vont se voir rapidement dépassés par la réalité.
3. COVID, saison II
Cette deuxième vague de COVID est bien différente de la première. Pour l’instant elle se montre moins grave avec beaucoup moins de patients hospitalisés et en réanimation. Les recommandations sont plus floues, et les professionnels subissent les pressions de l’éducation nationale et de certains employeurs qui tentent parfois de se réfugier derrière un « certificat médical ». A l’inverse de la première vague, les conséquences en sont une augmentation de la charge de travail pour les équipes de soins primaires.
Cet afflux de travail peut être aussi le bon moment pour les postes de coordination de proposer des délégations de tâches et de missions. Particulièrement sur la délégation des visites pour certificat de sport dont la majeure partie relève de la biométrie, et donc délégable.
Pensez à contrôler vos stocks d’EPI, car la consommation va bon train en ce moment…
Il est utile de poursuivre la communication dans votre équipe sur cette épidémie. Ne serait-ce que pour entretenir la motivation des professionnels face au virus. Vous pourrez communiquer les chiffres de votre département que vous trouverez sur cette page du Site de Santé Publique France.
Bien cordialement.