Fil d’actu du 21 mars 2020
1. MSP et COVID 19
La crise sanitaire que nous vivons confortera quelques médecins d’exercer en équipe plutôt qu’en solo. Si quelques professionnels en MSP, peu conscients des dangers, débordent d’activité car ils n’ont pas régulé la demande, la plupart des équipes ont réagi et organisé l’activité pour éviter aux patients de prendre des risques. Ces professionnels n’ont quasiment plus de rendez-vous car ils régulent au téléphone et pratiquent surtout des téléconsultations afin d’éviter à leurs patients de sortir. Comme toujours, face à une crise, se révèlent les inconscients, les héros et les fuyards. Cela aura le bénéfice de souder des équipes pour longtemps, ou au contraire risquera d’en faire exploser d’autres.
2. Organisation des MSP face au COVID 19
Les professionnels de santé ont été destinataires de messages, recommandations, référentiels et liens d’accès à des sites d’information. Les équipes responsables ont trouvé des modèles d’organisation adaptés, de manière assez rapide et sensée. Pour faire simple, il est logique de réagir selon 3 axes prioritaires :
- Protection de l’accueil et du secrétariat: isolement dans une autre pièce, plaque de plexiglas sur la banque d’accueil, et soutien par les médecins avec des procédures claires de réponses aux patients pour orientation
- Protection des professionnels: calcul du nombre de masques disponibles pour prévoir le temps d’utilisation du stock (recherche de masques FFP2 dans les mairies ou entreprises du secteur qui en avait gardé depuis H1N1), gants, nettoyage régulier des cabinets, prise de température 2 fois par jour
- Protection des patients:
- Un cabinet (ou deux) dédié aux patients qui ont fièvre, toux et difficultés respiratoires et qu’il faut examiner – distribution de masque à leur arrivée – médecin en tenue de combat (masque FFP2, blouse, gants)
- Téléconsultation pour tous les autres qui n’ont pas besoin d’examen clinique rapide (toux et fièvre sans difficulté respiratoire renouvellement pour patient stable, pathologies bénignes)
- Consultation si examen clinique indispensable dans un cabinet où il n’y a pas de risque de croiser un patient COVID 19.
Pour mener à bien ces actions, il est nécessaire de reconfigurer la répartition du travail. Le plus logique est de désigner par demi-journées :
- Les médecins en activité de consultation classique (masqués) si examen clinique indispensable
- Les médecins en activité de téléconsultation
- Le médecin sur le cabinet COVID 19 à faire tourner toutes les 2 ou 4 h car intensité et stress
- Un médecin en appui de la régulation téléphonique.
Quelque soit le type d’organisation, il est justifié de l’adapter chaque jour en fonction du nombre d’appels et du nombre de patients probablement infectés. Un point de coordination chaque soir est logique pour décider de ce qui se fera le lendemain.
Il pourra se discuter entre les professionnels qui ne sont pas en SEL, une mutualisation des revenus pour indemniser ceux qui sont en régulation.
Dans plusieurs MSP, les autres professionnels qui ont arrêté leurs activités (orthophonistes, ergo, diet, IDE Asalée) proposent parfois de venir aider à la régulation ou au soutien de l’équipe au travail (confection de repas, de pâtisseries, etc…).
Nous avons créé les maisons de santé et cette crise va confirmer le bien fondé du travail en équipe coordonné. Des équipes (dont celle avec qui je travaille) vivent des moments très forts de solidarité. Que ce fichu virus s’en méfie, nous sommes prêts à l’affronter.
3. Article du Généraliste sur les postes de coordination
Un bon article sur la coordination sort dans le dernier numéro du Généraliste du 20 mars 2020 : « Coordinateur de MSP : nouvelle tâche ou nouveau métier ». A lire sur le site en bas de page.
Bien cordialement.