Fil d’actu du 9 janvier 2021
1. Publication des conditions de suivi de patients après traitement pour cancer
Un arrêté du 24 décembre 2020 a été publié au JO du 1er janvier 2021 comme annoncé dans le Fil d’actu du 03 janvier 2021. Le suivi de ces patients par une équipe en MSP devient donc possible. Si votre équipe comprend diététicien, psychologue et masseur-kinésithérapeute ou ergothérapeute ou psychomotricien, voire éducateur sportif, cela peut être intéressant de proposer le service à vos patients.
Les conditions de rémunération sont au maximum de 180 € par an par patient suivi. Les bilans d’activité physique, diététique, et psychologique sont prévus avec un tarif maximal de 45 euros pour un bilan d’une heure. Le tarif maximal spécifique pour les consultations de suivi diététique ou psychologique s’élève à 22,50 euros pour une consultation d’une demi-heure. Bref, si votre patient nécessite 2 bilans différents, cela fait 90 €, et il restera 4 consultations au forfait. Or, le texte indique : « Dans la limite du montant maximal global prévu à l’article 1er du présent arrêté, le parcours de soins global après le traitement d’un cancer comporte au maximum six consultations de suivi diététiques ou psychologiques ».
Nous sommes en dessous des coûts réels. Une fois de plus l’idée est bonne, mais les moyens n’y sont pas…
2. ETP, du changement, mais pas encore si simple…
Comme relaté dans le Fil d’actu du 21 novembre 2020, la pratique d’ETP devient plus simple. Le décret de simplification du 31 décembre 2020 a été publié au JO du 1er janvier 2021. Dorénavant, lorsqu’une équipe organise un programme d’ETP pour sa patientèle, il n’y a plus besoin d’adresser la demande à l’HAS et d’en attendre la réponse. Une simple déclaration à l’ARS sera suffisante. Puis, nécessité d’attendre un accusé de réception du DG, ou sinon deux mois sans réponse. Attention, cependant, car le DG de l’ARS est en mesure de faire cesser le programme s’il le trouve dangereux, ou de demander des adaptations. A noter que toute modification dans le programme devra être notifiée.
Par ailleurs, les conditions pour dispenser de l’ETP ont été modifiées par un arrêté du 30 décembre 2020. Il traite du cahier des charges des programmes d’ETP et du dossier de déclaration.
Cela ne donne guère envie de s’y lancer, et pousse plutôt à utiliser des moyens propres pour effectuer des « séances d’information » des patients en toute liberté plutôt que des séances d’ETP par trop encadrées.
3. Les MSP ont les patients, mais où sont les vaccins ?
Le Premier Ministre a dit « la vaccination est devenue la priorité numéro 1 de l’action du gouvernement ». Certes, mais la logistique n’est pas au rendez-vous. A croire que personne dans ce gouvernement n’a jamais travaillé dans une ONG ou dans un centre logistique. Nous comptons 1600 MSP et 600 centres de santé où plus de 50 vaccins pourraient être administrés par jour sans difficulté. Cela fait deux semaines que des vaccins sont en France, parfois immobilisés dans des hôpitaux. Nous aurions pu déjà vacciner plus d’un million de citoyens. Mais l’administration centrale ne fait guère confiance aux soignants de premier recours. Nous en arrivons à l’absurde. Les médecins de plus de 50 ans en rural devraient prendre une demi-journée d’absence de leur lieu de soins pour aller se faire vacciner à l’hôpital le plus proche. Au lieu de leur envoyer les doses par messagerie. Bienvenue en Absurdistan.
Bien cordialement.